Objectifs de développement durable : où en sommes-nous au niveau mondial ?

Deuxième partie

En juillet 2022, l’ONU publiait un rapport sur l’avancement global des Objectifs de Développement Durable, The Sustainable Development Goals Report 2022.

Dans notre article précédent, nous résumions pour vous l’état d’avancement de la mise en œuvre de ces objectifs en Europe, et constations un ralentissement dont nous évoquions les causes. Alors que le Sommet ODD 2023 se tiendra en septembre lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York, nous faisons à présent le point sur chacun des 17 objectifs de développement durable (ODD).

• Plus de 4 années de progrès dans la lutte contre la pauvreté ont été réduites à néant par la pandémie de covid-19.
• La hausse de l’inflation et l’impact de la guerre en Ukraine ralentissent encore les progrès.
• Le taux de pauvreté des travailleurs a augmenté pour la première fois en 20 ans, faisant basculer 8 millions de travailleurs dans la pauvreté.

• Les conflits, la pandémie de covid-19, les changements climatiques et la hausse des inégalités mettent en péril la sécurité alimentaire mondiale.
• La crise en Ukraine a entraîné des pénuries alimentaires pour les populations les plus pauvres de la planète.
• Les progrès déjà lents dans la lutte contre la malnutrition infantile sont encore freinés par la pandémie et l’insécurité alimentaire croissante.

• Des progrès ont été réalisés en matière de santé maternelle et infantile, mais il faut remédier aux disparités régionales flagrantes.
• Les répercussions de la COVID-19 sur la santé et l’économie ont probablement aggravé les progrès inégaux vers la couverture sanitaire universelle.
• Des perturbations de grande ampleur ont entravé les progrès dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.

• Les fermetures d’écoles prolongées ont accru le risque que les enfants ne retournent pas à l’école et les inégalités d’éducation.
• La pandémie noircit le tableau déjà sombre des résultats d’apprentissage.
• Les pays améliorent les écoles à mesure qu’elles rouvrent, mais le soutien psychosocial aux élèves est souvent négligé.

• Au rythme actuel, il faudrait encore 40 ans pour que les femmes et les hommes soient représentés sur un pied d’égalité parmi les dirigeants politiques nationaux.
• Plus d’1 femme sur 4 âgée d’au moins 15 ans a subi des violences de la part d’un partenaire intime au moins une fois dans sa vie.
• Seulement 57% des femmes de 15 à 49 ans ont le droit juridiquement protégé de disposer de leur corps.

• Pour atteindre les cibles en matière d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène d’ici à 2030, le rythme des progrès devra quadrupler.
• Les tensions sur les ressources en eau en Afrique du Nord et en Asie de l’Ouest atteignent déjà des niveaux dangereux.
• La plupart des pays manquent encore d’accords de coopération sur les ressources en eau partagées, qui sont une source potentielle de conflit.

• Les progrès en matière d’électrification ont ralenti, le défi étant de parvenir jusqu’aux personnes les plus difficiles à atteindre.
• Pour atteindre les objectifs mondiaux en matière d’énergie et de climat, il faudra un effort majeur de déploiement des énergies renouvelables, avec une mobilisation financière massive.
• La cible mondiale en matière d’efficacité énergétique reste à notre portée, mais seulement avec des investissements importants et systématiques.

• La reprise économique mondiale est entravée par de nouvelles vagues de covid-19, la hausse de l’inflation, des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, la guerre en Ukraine, entre autres.
• Le chômage mondial restera à un niveau supérieur à celui relevé avant la pandémie jusqu’à au moins 2023.
• La hausse de la pauvreté et les perturbations liées à la pandémie forcent des millions d’enfants à travailler.

• Le secteur manufacturier mondial a rebondi après la pandémie mais les PMA sont laissés de côté.
• Les industries de haute technologie sont bien plus résilientes en cas de crise que les industries de faible technologie.
• Le secteur aérien commercial peine encore à se remettre de pertes catastrophiques.

• La pandémie a entraîné la première hausse de l’inégalité des revenus entre les pays en une génération.
• 2021 a été l’année la plus mortelle pour les migrants depuis 2017.
• Le nombre de réfugiés dans le monde a atteint un niveau record (+44% entre 2015 et 2021).

• 99% de la population urbaine mondiale respire de l’air pollué.
• Seule la moitié environ des citadins du monde ont aisément accès aux transports publics.
• À mesure que les villes continuent de croître, le problème de longue date posé par les déchets urbains solides continue de s’aggraver.

• Notre dépendance vis-à-vis des ressources naturelles s’accroît (+65% entre 2000 et 2019).
• 13,3% des aliments sont perdus après récolte et 17% des aliments sont gaspillés au niveau des consommateurs.
• La grande majorité des déchets électroniques dans le monde ne sont pas gérés en toute sécurité.

• Les émissions de CO2 liées à l’énergie ont augmenté de 6% en 2021, atteignant le plus haut niveau jamais enregistré.
• Le financement de l’action climatique est inférieur à l’engagement annuel de 100 milliards de dollars (les pays développés ont versé 79,6 milliards de dollars en 2019).
• La hausse des températures mondiales se poursuit, entraînant des conditions météorologiques extrêmes.

• L’acidification croissante limite la capacité de l’océan à modérer les changements climatiques.
• Plus de 17 millions de tonnes métriques de plastique sont entrées dans l’océan en 2021, chiffre qui devrait doubler ou tripler d’ici à 2040.
• Les stocks mondiaux de poissons sont toujours menacés, bien que la voie vers la durabilité soit libre et navigable.

• La superficie forestière mondiale continue de diminuer, principalement en raison de l’expansion agricole.
• Le risque d’extinction des espèces continue d’augmenter et atteint son plus haut niveau en Asie et dans les petits États insulaires en développement.
• Près de la moitié des zones identifiées comme étant essentielles pour la biodiversité mondiale sont sous protection, même si les progrès tardent dans quatre région.

• Le monde connaît le plus grand nombre de conflits violents depuis 1946 et 25% de la population mondiale vit dans des pays touchés par des conflits (fin 2020).
• Un nombre record de 100 millions de personnes ont été déplacées de force dans le monde (mai 2022).
• Le taux mondial d’homicides a baissé de 5,2% entre 2015 et 2020, soit bien moins que la réduction nette prévue par les ODD.

• L’aide publique au développement a atteint un nouveau sommet, en grande partie en raison de l’aide liée à la pandémie de COVID-19, mais n’atteint pas la cible.
• L’importance des données et des statistiques pour la prise de décisions éclairées n’a jamais été aussi évidente, mais le financement de ce secteur a stagné.
• La pandémie a alourdi le fardeau de la dette des pays à revenu faible ou intermédiaire.

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